Histoire de Berlin. Episode 2 : La capitale royale et impériale (XVIII-XIXe siècles).
La capitale d'un Etat en expansion
(XVIIIe siècle)
Frédéric III, le fils du Grand Electeur constitue une cour vivante, fréquenté par de nombreux intellectuels. Ils favorisent les arts et les sciences pour lesquels il fonde des académies. En 1701 il se proclame roi de Prusse sous le nom de Frédéric Ier. Berlin devient ainsi résidence royale et capitale du nouvel Etat de Brandebourg-Prusse.
En rouge foncé l'Etat de Brandebourg puis son extension (rose) avec le rattachement de la Prusse, formant ainsi l'Etat de Brandebourg-Prusse.
Berlin
devient la capitale d'un véritable Etat militaire sous la direction de Frédéric-Guillaume
Ier (le fils de Frédéric Ier). Surnommé le "Roi Sergent" le
nouveau souverain veut faire de la Prusse un Etat puissant en Allemagne et,
pour cela, concentre une grande partie de son énergie et de ses moyens à se
constituer une armée.
Cette armée est mise au service des ambitions et des talents de son fils, Frédéric II (règne de 1740 à 1786). Il conquière la Silésie face aux Autrichiens lors de la Guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), territoire qu'il parvient à conserver lors de la guerre de Sept Ans (1756-1763). Parallèlement, le souverain transforme Berlin pour faire rayonner la capitale de son royaume : il veut transformer l'Unter den Linden et parvient à faire édifier l'Opéra National, la cathédrale Sainte-Edwige et les bâtiments de l'université. Il se fait aussi bâtir un ensemble de palais prés de Berlin à Potsdam.
Frédéric II de Prusse Château de Potsdam
Il
attire auprès de lui de nombreux esprits brillants (Voltaire, Lessing, Von
Humboldt, Voltaire...). Berlin devient un extraordinaire centre culturel que
l'on surnomme alors "l'Athènes de la Spree".
Berlin face aux révolutions (XIXe
siècle)
En
1806, les armées prussiennes sont
écrasées par les troupes françaises de Napoléon qui font alors leur entrée dans
la ville qu'elles occupent jusqu'en 1808.
Entrée de Napoléon Ier à Berlin (en arrière plan, la Porte de Brandebourg)
Après le départ et la défaite finale
des Français, les rois de Prusse entreprennent des réformes importantes mais le
pouvoir reste totalement concentré dans les mains du souverain. Berlin reste
une brillante capitale intellectuelle autour de son université (l'actuelle
université Humboldt) et attire de grands intellectuels comme le philosophes
Hegel ou Schopenhauer. La ville s'embellit aussi sous l'influence de
l'architecte Karl Friedrich Schinkel (Neue Wache, Ancien Musée...).
En
1848, les révolutions libérale et
nationale du "Printemps des peuples" touchent aussi fortement la
Prusse et Berlin. Une révolte éclate dans la capitale pour réclamer de nouveaux
droits et une réforme libérale des institutions. Le roi de Prusse finit par
écraser la révolte dans le sang après des combats de rues dans Berlin.
Révolution de mars 1848 à Berlin
Mais
le XIXème siècle marque aussi le début d'une autre révolution, celle de l'industrie. Le
développement du chemin de fer et de l'industrie fait de Berlin un important
centre industriel dés le milieu du XIXe siècle.
La capitale impériale (XIXe-début XXe
siècle)
Le
roi Guillaume Ier lance le projet d'unification de l'Allemagne autour de
la Prusse. En s'appuyant sur son premier ministre Bismarck il étend l'influence
de la Prusse. Après la victoire de 1866
contre l'Autriche, puis celle de 1871
sur la France, Guillaume se fait proclamer "Empereur d'Allemagne"
(Kaiser).
Proclamation de l'empire allemand à Versailles (18/01/1871). En haut de l'estrade, l'empereur Guillaume Ier et, en blanc, le chancelier Bismarck.
Berlin devient la capitale impériale et se développe rapidement sur le plan économique et démographique.
> plan de Berlin sous le Second Reich : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/be/Meyers_b2_s0752a.jpg
Vue du Château des Hohenzollern à Berlin au XIXe siècle (le "Stadtschloss" aujourd'hui détruit)
Vue du Reichstag en 1895
Vue de Berlin par P. Hoeniger. 1912
Le
successeur de Guillaume Ier, l'empereur Guillaume II change de politique et
veut, dans la lignée du pangermanisme, se lancer dans la conquête coloniale. Les
tensions s'exacerbent avec les autres puissances européennes. En soutenant son
allié austro-hongrois, l'Allemagne entre dans la Première guerre mondiale en 1914. La population berlinoise, à
l'image d'une grande partie des Allemands, souffrent notamment de la pénurie de
nourriture durant le conflit. En novembre 1918,
le Kaiser est poussé à l'abdication.